19 Calculs rénaux ou lithiases urinaires

Les calculs rénaux ou lithiase urinaire est une maladie urologique très fréquente. Les calculs rénaux donnent une douleur insupportable. Mais parfois, les calculs peuvent être asymptomatiques. Les calculs rénaux favorisent les infections urinaires et peuvent léser les reins chez certains patients s’ils ne sont pas traités à temps. Une fois formés, ils récidivent le plus souvent. C’est ainsi qu’il est nécessaire d’en comprendre la prévention et le traitement.

Qu’appelle-t-on calculs rénaux?

Un calcul ou une lithiase rénale est une pierre cristallisée dure qui se forme dans les voies urinaires. L’augmentation de la concentration de cristaux ou d’oxalate de calcium, d’urate ou de phosphate dans les urines est responsable de la formation de ces calculs. De millions de cristaux microscopiques se soudent ou s’agrègent dans les urines et augmentent progressivement de volume jusqu’à former un gros caillou.

Normalement, les urines contiennent des substances qui peuvent prévenir la formation de ces cailloux et qui inhibent l’agrégation des cristaux. La baisse de ces substances dans les urines favorise la formation des cristaux. La lithiase urinaire est le terme médical consacré pour désigner les calculs rénaux. Il est important de signaler que calculs rénaux et calculs biliaires sont différents.

Quelles sont la taille, la forme et la localisation des calculs rénaux?

La forme et la taille des calculs rénaux est variable. Ils peuvent être plus petits qu’un grain de sable ou aussi gros qu’une balle de tennis. La forme d’un calcul peut être tout à fait ronde ou ovalaire à surface lisse, de tels calculs ne causent pas beaucoup de douleurs et ont de fortes chances de s’éliminer spontanément. D’autres sont irréguliers à surface rugueuse et déchiquetée. De tels calculs sont très douloureux et moins enclin à s’éliminer spontanément.

Les calculs peuvent se former dans n’importe quel segment de l’appareil urinaire mais souvent, ils se forment dans le rein et descendent par l’uretère.

Les calculs rénaux sont responsables d’une douleur abdominale insupportable.

Types

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Quels sont les différents types de calculs rénaux ?

Il existe 4 types de calculs rénaux:

1. Calculs à base de calcium: ce sont les plus fréquents et constituent environ 70 à 80% des calculs rénaux. Ils sont faits d’oxalate de calcium le plus souvent ou moins fréquemment de phosphate de calcium. Les calculs à base de calcium se forment quand les urines sont acides.

2. Calculs de struvite: Struvite ou phosphate ammoniaco- Magnésien. Les calculs de struvite sont moins fréquents (environ 10 à 15%) et sont dus aux infections urinaires. Ils sont plus fréquents chez la femme et se développent uniquement dans des urines alcalines.

3. Calculs d’acide urique: ces calculs ne sont pas fréquents (environ 5 à 10%) et se développent dans des urines anormalement riches en acide urique avec une acidité persistante. Les calculs d’acide urique surviennent plus volontiers chez les sujets souffrant de goutte, sous régime riche en protéines ou sous chimiothérapie. Les calculs d’acide urique sont radiotransparents donc non visibles sur les radiographies aux rayons X de l’abdomen.

4. Calculs de cystine: Ce sont les moins fréquents et surviennent en cas de cystinurie, maladie héréditaire caractérisée par l’excrétion d’une quantité excessive de cystine dans les urines.

Les calculs rénaux se localisent souvent au niveau des reins et des uretères.

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Qu’appelle-t-on un calcul coralliforme?

Un calcul coralliforme est un gros calcul qui prend l’aspect des branches de corail ou des cornes de cerfs. C’est un calcul de struvite qui occupe une grande partie du rein. Ces calculs ne provoquent pas de douleurs ou rarement. Le diagnostic est souvent méconnu jusqu’à l’altération de la fonction rénale.

Quels sont les facteurs qui contribuent à la formation des calculs rénaux?

Tout un chacun est susceptible de développer des calculs rénaux. Il existe plusieurs facteurs qui favorisent leur formation et qui sont:

  • Boissons peu abondantes, surtout l’eau et par conséquent la déshydratation.
  • Histoire familiale de calculs rénaux.
  • Alimentation riche en protéines animales, sel et oxalate et pauvre en fbres, en agrumes et en potassium.
  • 75 % des calculs rénaux et 95% des calculs vésicaux surviennent chez les hommes. Les hommes obèses entre 20 et 70 ans sont les plus vulnérables.
  • Les personnes alitées ou immobiles pour une longue durée.
  • Les personnes vivant dans une atmosphère chaude et humide.
  • Infections urinaires à répétition et obstruction urinaire.
  • Maladies métaboliques: hyperparathyroïdie, cystinurie, goutte etc.
  • Utilisation de certains médicaments: diurétiques et antiacides.
Boire insuffsamment d’eau ou une histoire familiale de calculs rénaux sont les facteurs de risque les plus importants de leur survenue chez un individu.

Signes

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Quels sont les symptômes des calculs rénaux?

Les symptômes des calculs rénaux varient selon la taille, la forme et la localisation dans le tractus urinaire. Les symptômes les plus fréquents sont:

  • Douleur abdominale, communément appelée colique néphrétique.
  • Pas de symptômes. Découverte fortuite de calculs rénaux durant un examen de routine pour une autre affection. Ces calculs sont appelés: calculs silencieux.
  • Fréquence accrue des mictions avec sensation d’envie de pisser persistante.
  • Nausées ou vomissements.
  • Présence de sang dans les urines (hématurie).
  • Douleur et/ou brûlures au moment de la miction.
  • Si le calcul vésical se coince à l’entrée de l’urètre, l’écoulement des urines s’arrête brusquement en cours de miction.
  • Passage des calculs dans les urines.
  • Dans de rares cas, les calculs rénaux peuvent entrainer des complications comme des infections urinaires à répétition ou une obstruction urinaire, pouvant être à l’origine de lésions rénales temporaires ou défnitives.
Douleurs abdominales et présence de sang dans les urines sont étroitement liées à la présence de calculs rénaux.

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Caractéristiques de la douleur abdominale des calculs rénaux (colique néphrétique)

  • La localisation et la sévérité de la douleur varie d’une personne à l’autre selon la taille, le type et la position du calcul dans le tractus urinaire. On rappelle que la taille du calcul n’est pas corrélée à l’intensité de la douleur. Les petits calculs rugueux sont souvent plus douloureux que les gros calculs lisses.
  • La douleur peut aller d’une vague sensation de douleur au niveau du fanc jusqu’à la douleur aiguë insupportable et sévère. La douleur est aggravée par le changement de position et les secousses des véhicules. La douleur peut durer de quelques minutes à quelques heures. La variation de l’intensité de la douleur est une caractéristique de la douleur des calculs rénaux.
  • La douleur abdominale apparait au niveau de la région lombaire du côté où se trouve le calcul. C’est une douleur qui irradie classiquement à l’aine (organes génitaux) et s’accompagne de nausées et de vomissements.
  • Les calculs de la vessie peuvent entrainer des douleurs du bas ventre et des douleurs au cours de la miction, qui est souvent ressentie au bout du pénis.
  • Souvent, les personnes ayant des douleurs pareilles se précipitent pour se faire soigner.

Est-ce que les calculs rénaux peuvent endommager le rein?

Oui. Les calculs rénaux et ceux des uretères peuvent bloquer l’écoulement des urines et les retenir à l’intérieur du tractus urinaire. De telles obstructions entrainent des dilatations des voies urinaires. Chez quelques patients, une dilatation sévère et persistante peut entrainer des lésions rénales à la longue.

Se méfer des calculs silencieux qui ne donnent aucune douleur mais qui sont le plus souvent en cause dans les lésions rénales.

Diagnostic

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Diagnostic des calculs rénaux

Les investigations sont réalisées pour poser le diagnostic de calculs rénaux, détecter les complications et identifer les éventuels facteurs favorisants.

Investigations radiologiques

Echographie: c’est un examen facile, disponible et peu coûteux. L’échographie est souvent utilisée comme moyen diagnostique des calculs rénaux et des obstructions urinaires.

Radiographie de l’arbre urinaire: peut montrer la taille, la forme et la localisation des calculs radio-opaques. Dans ces situations, c’est le moyen le plus utilisé dans la surveillance de la présence et de la taille des calculs avant et après traitement.

TDM abdominale (scanner abdominal): Le scanner du système urinaire donne des résultats très précis sur la taille et l’obstruction. Il constitue la meilleure méthode de diagnostic des calculs rénaux.

Urographie Intraveineuse (UIV): c’est un examen radiologique très fable mais de moins en moins utilisé pour le diagnostic des calculs rénaux et de l’obstruction. L’utilité majeure de l’UIV est l’information sur la fonction rénale. La structure du rein et la dilatation de l’uretère sont mieux visibles sur ces clichés.

Pour poser le diagnostic de calculs rénaux, on utilise souvent la radiographie standard, l’échographie ou le scanner du tractus urinaire (uroscanner).

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Investigations biologiques

Tests urinaires: pour rechercher une infection et mesurer le pH des urines. Les urines des 24 heures permettent de quantifer le volume urinaire quotidien, le calcium, le phosphore, l’oxalate, le citrate, le sodium et la créatinine.

Tests sanguins:

comprennent des bilans de base comme la numération formule sanguine, la créatinine dans le sang, les électrolytes et le taux de sucre et des tests spéciaux pour rechercher certaines substances susceptibles de favoriser la formation de calculs comme le calcium, le phosphore, l’acide urique et la parathormone.

Analyse des calculs:

le calcul peut s’éliminer de lui-même ou après traitement. L’analyse chimique des calculs peut établir leur composition qui aide à prendre les mesures préventives nécessaires pour éviter les récidives.

Boire suffsamment de liquides est un geste simple mais effcace pour prévenir et traiter les calculs rénaux.

Prévention

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Prévention des calculs rénaux

En ce qui concerne les calculs rénaux, on dit souvent: « un rein qui forme un calcul en formera toujours ». Les calculs rénaux récidivent dans 50 à 70% des cas. Par ailleurs, en associant traitement et mesures préventives, ce taux peut baisser jusqu’à 10% ou moins. Ainsi, tous les patients ayant eu un calcul rénal doivent suivre ces mesures scrupuleusement.

Mesures générales

Le régime alimentaire est important et peut favoriser ou inhiber la formation de calculs rénaux. Les mesures générales utiles aux patients ayant des calculs rénaux sont:

1. Boire beaucoup d’eau

  • C’est la mesure la plus importante et la plus simple pour prévenir la formation des calculs rénaux. Il s’agit de boire de l’eau, beaucoup d’eau : 12 à 14 verres par jour (plus de 3 litres). Pour s’assurer qu’on prend de bonnes quantités d’eau, il faut garder une bouteille avec soi.
  • Quelle eau boire est un dilemme pour certains patients. Mais il faut se rappeler que pour prévenir les calculs, la quantité d’eau est plus importante que la qualité.
  • Pour la prévention des calculs, la quantité d’urine formée par jour est plus importante que la quantité d’eau ingérée. Pour vous assurer que vous buvez assez d’eau, mesurez le volume des urines quotidiennes. Elle doit être supérieure à 2 voire à 2,5 litres par jour.
  • La couleur des urines donne de bonnes informations également sur la quantité d’eau bue durant la journée. Si on boit assez d’eau, les urines sont diluées, claires et aqueuses. Des urines diluées signifent de faibles concentrations de sels minéraux et donc peu de possibilités de formation de calculs. Des urines jaunes ou foncées, concentrées suggèrent des boissons insuffsantes.
  • Pour prévenir la formation de calculs, il faut s’habituer à boire 2 verres d’eau après chaque repas. Il est important de boire 2 verres d’eau avant d’aller au lit et un verre d’eau chaque fois qu’on se réveille la nuit. L’eau bue la journée et la nuit joue un rôle très important dans la prévention des calculs, quitte à mettre un réveil rien que pour boire de l’eau, la récompense est importante.
  • Boire beaucoup de liquides est recommandé chez les personnes actives durant les journées chaudes parce que les pertes par transpiration sont très importantes et il faut les compenser.
  • Prendre des jus (noix de coco, ananas, citron, orange, limonades...) participe aux apports hydriques de la personne et à la prévention des calculs.
Des urines claires presque transparentes témoignent que les boissons sont suffsantes.

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Quels liquides préférer pour prévenir les calculs rénaux?

Boire des jus comme le jus de coco, jus d’orge, limonades, jus de tomates ou d’ananas aide à prévenir la formation des calculs. Mais il faut se rappeler que l’eau doit constituer au moins 50% des apports.

Quels sont les liquides à éviter par une personne ayant des calculs rénaux?

Eviter les jus de pamplemousse, canneberge et jus de pomme, du thé fort, du café, du chocolat et les boissons gazeuses sucrées et les alcools dont la bière.

2. Restriction en sel

Il faut éviter les repas salés. Il est donc nécessaire d’éviter les cornichons, les collations, les biscuits salés etc... Une quantité excessive de sel dans l’alimentation peut entrainer une excrétion accrue en calcium dans les urines et ainsi favoriser la formation de calculs. Il est donc nécessaire de manger peu salé, moins de 6 grammes par jour de sel ou 100 milliéquivalents pour éviter les calculs rénaux.

3. Diminuer les apports en protéines animales

Il faut éviter d’abuser d’aliments riches en protéines animales comme le mouton, le poulet, le poisson et les œufs. Ces aliments contiennent beaucoup d’acide urique et purines et peuvent favoriser la formation de calculs d’acide urique ou de calcium.

Une restriction en sel dans l’alimentation est très importante pour la prévention des calculs calciques.

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4. Régime diététique

Il faut avoir une alimentation équilibrée riches en matières végétales et fruits qui réduisent l’acide et tendent ainsi à réduire l’acidité des urines. Il faut manger des fruits comme la banane, l’orange, les cerises, l’ananas, les bleuets. Il faut manger des légumes comme les poivrons et les carottes. Il ne faut pas oublier les aliments riches en fbres comme les haricots et l’avoine.

5. Autres informations

Il faut réduire les apports en vitamine C à moins de 1000 mg /jour, et éviter de manger des repas riches tard le soir. L’obésité est un facteur de risque indépendant des calculs rénaux. Il faut donc éviter d’être obèse et avoir une alimentation équilibrée.

Mesures Spéciales

1. Pour prévenir les calculs de calcium

  • Régime: éviter le calcium par les patients ayant des calculs calciques est un faux concept. Il faut manger suffsamment de calcium et assez d’aliments qui préviennent les calculs. Le calcium alimentaire se lie à l’oxalate et il est excrété. Ainsi, l’absorption intestinale de l’oxalate réduit la formation de calculs. Mais quand les apports calciques sont faibles, de l’oxalate non lié est absorbé au niveau intestinal et cet oxalate non lié favorise la formation de calculs d’oxalate.
  • Il faut éviter les suppléments calciques et les régimes pauvres en calcium parce que les deux favorisent les calculs calciques. S’il est nécessaire de prendre des suppléments en calcium, il faut les prendre au cours des repas.
  • Médicaments: les diurétiques thiazidiques préviennent les calculs calciques.
Il faut éviter les mets raffnés comme le pain blanc, les pates et le sucre. Les calculs rénaux sont liés à des régimes riches en sucre.

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2. Pour prévenir les calculs d’oxalate

Les personnes ayant des calculs de calcium et d’oxalate doivent limiter les aliments riches en oxalate comme:

  • Légumes: épinards, gombo, betteraves, patates douces et rhubarbe.
  • Fruits et fruits secs, fraises, framboises, chiku, amla, crème anglaise, pommes, raisins, les noix de cajou, les arachides, les amandes et les fgues sèches.
  • Autres aliments: les poivrons verts, la marmelade, le chocolat noir, les gâteaux aux fruits, la confture, le beurre d’arachide et les aliments à base de soja et de cacao.
  • Boissons: jus de raisins, cola noir et thé noir ou fort.

3. Pour prévenir les calculs d’acide urique

  • Eviter les boissons alcooliques.
  • Eviter les aliments riches en protéines animales tels les repas à base d’abats (cervelle, foie, rognons), certains poissons (anchois, sardines, hareng, truite), le bœuf, le poulet, le porc et les œufs.
  • Restriction des légumes, les légumes comme les lentilles et les haricots, les champignons, les épinards, les asperges et le chou-feur.
  • Restriction des aliments gras comme les vinaigrettes, la crème glacée et les frites.
  • Médicaments: l’allopurinol inhibe la synthèse de l’acide urique et réduit l’excrétion urinaire en acide urique. Le citrate de potassium sert à garder les urines alcalines, empêchant ainsi l’acidité et donc la formation des calculs d’acide urique.
  • Autres mesures: réduire son poids.
Attention, la restriction des apports calciques peut favoriser la formation de calcul.

Traitement

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Traitement des calculs rénaux

Les éléments qui déterminent le traitement des calculs rénaux sont la taille des calculs, leur localisation, la cause et la présence ou l’absence d’infection urinaire ou d’obstruction. Deux lignes majeures de traitements:

A. Traitement conservateur médical

B. Traitement chirurgical

A. Traitement médical conservateur

La plupart des calculs rénaux sont de petite taille (moins de 5 mm), suffsamment petits pour qu’ils soient éliminés spontanément dans les 3 à 6 semaines après l’apparition des symptômes. L’objectif du traitement conservateur est de soulager les symptômes et de favoriser l’élimination des calculs sans chirurgie.

Traitement immédiat des calculs rénaux

Pour soulager la douleur insupportable, le patient peut avoir besoin d’injection intramusculaire ou intraveineuse d’AINS ou opioïdes. Pour des douleurs moins sévères, des traitements oraux peuvent être effcaces.

Apports en liquides

Chez les patients ayant une douleur sévère, les apports en eau doivent être modérés parce qu’ils peuvent aggraver la douleur. Mais en dehors des crises douloureuses, il faut boire beaucoup d’eau. Boire 2 à 3 litres par jour aide à éliminer les calculs sans chirurgie. Il faut se rappeler que la bière n’est pas un médicament et qu’elle ne doit pas faire partie des boissons recommandées aux patients.

Les patients ayant une colique néphrétique sévère avec nausées, vomissements et fèvre nécessitent des perfusions intraveineuses de sérum salé pour corriger une éventuelle déshydratation. Les patients doivent garder les calculs éliminés pour les analyser. Le moyen le plus simple de les garder c’est d’uriner dans un bocal ou à travers un tamis.

Les boissons abondantes peuvent aider à éliminer beaucoup de petits calculs.

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Autres mesures

Il faut maintenir un bon pH urinaire. Des médicaments comme les alpha-bloquants et les bloqueurs des canaux calciques inhibent le spasme des uretères et aident le patient à éliminer le calcul spontanément.

Le traitement des signes associés comme les nausées, les vomissements et l’infection urinaire est important. On en profte pour expliquer et discuter des modalités préventives et du régime spécial à suivre.

B. Traitement chirurgical

Il existe plusieurs méthodes chirurgicales pour soigner les calculs rénaux qu’on ne peut soigner médicalement. Les méthodes les plus utilisées sont la lithotripsie extracorporelle, la néphrolithotripsie percutanée, urétéroscopie et dans de rares cas, la chirurgie à ciel ouvert. Ces techniques ne sont pas compétitives mais plutôt complémentaires. C’est l’urologue qui décide de la meilleure option pour le patient.

Quel type de calcul rénal a besoin d’un traitement chirurgical?

La plupart des patients ayant des petits calculs peuvent être traités médicalement. Ceux qui nécessitent un traitement chirurgical sont:

  • Les calculs rénaux responsables de coliques néphrétiques récurrentes, intenses et qui ne s’éliminent pas après un certain délai.
  • Calcul volumineux pour pouvoir s’éliminer spontanément.
  • Calcul qui bloque signifcativement l’écoulement des urines et qui menace d’endommager le rein.
  • Calcul responsable d’infection urinaire à répétition ou de saignement.

Une chirurgie en urgence peut être nécessaire chez un malade ayant une obstruction urinaire ou en insuffsance rénale aigue sur rein unique ou obstruction bilatérale simultanée.

Les calculs récidivent chez environ 50% des cas. Les recommandations pour la prévention sont énergiquement conseillées.

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1. La lithotripsie extracorporelle par ondes de choc (LEOC)

C’est une méthode effcace et très largement utilisée dans le traitement des calculs rénaux. Elle est idéale pour des calculs rénaux de moins de 1,5 cm de taille et ceux localisés au dessus de l’uretère.

Durant la lithotripsie, les ondes de choc produits par une machine cassent le calcul en de multiples petits morceaux qui peuvent aisément être éliminés par les voies urinaires. Apres la séance de lithotripsie, on conseille au patient de boire beaucoup de liquides afn d’éliminer les petits fragments du calcul. Quand on craint un blocage après la lithotripsie, on met une sonde dans l’uretère pour pouvoir l’éviter.

La lithotripsie est généralement sûre et sans danger pour le patient. Les complications les plus fréquentes de la lithotripsie sont la présence de sang dans les urines, l’infection urinaire, la persistance de calculs nécessitant d’autres séances. Une fragmentation incomplète du calcul peut entrainer une obstruction, une altération rénale ou une hypertension artérielle.

Les avantages de la lithotripsie sont la sécurité, la non nécessité d’une hospitalisation, l’absence d’anesthésie et de cicatrice. Elle est indiquée dans tous les âges. Elle est moins effcace sur les gros calculs et chez les patients obèses.

On ne pas faire de lithotripsie chez la femme enceinte, en cas d’infection sévère, une hypertension artérielle ou des troubles de la coagulation.

Après la lithotripsie, il faut suivre le patient régulièrement et s’assurer qu’il respecte les mesures préventives pour éviter la récidive des calculs.

La lithotripsie est la méthode non chirurgicale la plus effcace et la plus utilisée pour traiter les calculs rénaux.

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2. Néphrolithotomie percutanée (NLPC)

C’est une méthode effcace pour enlever des calculs gros à moyens (plus de 1,5 cm) situés dans les cavités du rein (bassinet) ou dans l’uretère. C’est la plus utilisée surtout après échec de la lithotripsie ou de l’urétéroscopie.

Elle se déroule sous anesthésie générale, l’urologue pratique une petite incision et crée un fn trajet depuis la peau jusqu’au rein sous contrôle radiologique. Ce trajet est utilisé pour introduire l’appareil de néphrolithotomie appelé néphroscope. Il permet à l’urologue de localiser et d’enlever le calcul (néphrolithotomie). Si le calcul est trop gros pour le retirer, on envoie des ondes de choc pour le casser (néphrolithotripsie).

La néphrolithotomie percutanée est une méthode sécurisée. Cependant, elle expose à certaines complications comme n’importe quelle chirurgie. Les complications les plus fréquentes sont le saignement, l’infection, les lésions d’autres organes intra- abdominaux comme le colon, des fuites urinaires ou un hydrothorax.

Le seul avantage de la néphrolithotomie reste la petite incision d’environ 1 cm. Pour tous les types de calculs, la néphrolithotomie percutanée est indiquée pour enlever les calculs et elle permet de réaliser 2 gestes en un. Le séjour à l’hôpital est court et la guérison rapide.

La NLPC est la méthode la plus effcace pour l’ablation des calculs rénaux de moyenne et grosse taille.

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3. Urétéroscopie (URS)

L’urétéroscopie est une méthode très effcace pour enlever les calculs des parties moyenne et inférieure de l’uretère. Sous anesthésie générale, un tube fexible muni de lumière et d’une caméra (Urétéroscope) est introduit à partir de l’urètre puis la vessie pour arriver à l’uretère.

Le calcul est visualisé par l’urétéroscope et selon la taille du calcul et le diamètre de l’uretère, le calcul est fragmenté et/ou enlevé. Si le calcul urétéral est petit, il est attrapé par l’urétéroscope et enlevé. Si le calcul est assez gros pour ne pas pouvoir être enlevé en un seul morceau, on le casse par la lithotripsie pneumatique. Ces petits fragments passent et s’éliminent avec les urines. Les patients rentrent chez eux le jour même et reprennent leurs activités au bout de 2 à 3 jours.

L’urétéroscopie permet de casser les calculs durs et ne nécessite pas d’incision. On peut l’utiliser chez la femme enceinte, les personnes obèses et les patients ayant des troubles de l’hémostase. Cette méthode est généralement sûre mais comme avec toutes les procédures, il existe des complications comme le saignement dans les urines, les infections urinaires, la perforation de l’uretère et la formation de cicatrices urétérales qui peuvent créer des zones de rétrécissement.

Les calculs de l’uretère moyen et inférieur peuvent être enlevés par un urétéroscope sans chirurgie.
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4. Chirurgie à ciel ouvert

C’est la méthode la plus invasive et la plus douloureuse pour traiter les calculs rénaux et elle nécessite une hospitalisation de 5 à 7 jours.

La disponibilité des nouvelles méthodes non invasives a réduit et de manière drastique le recours à la chirurgie. Actuellement, la chirurgie à ciel ouvert n’est nécessaire que dans des cas très compliqués avec de gros calculs.

Le bénéfce majeur de la chirurgie est de pouvoir enlever tous les calculs, même les plus gros, les calculs coralliformes en un seul temps. C’est une méthode effcace mais coûteuse surtout pour les pays en voie de développement et ayant des ressources limitées.

Quand est-ce qu’un patient ayant des calculs rénaux doit-il contacter le médecin?

Un patient ayant un calcul rénal doit contacter le médecin en urgence dans les cas suivants:

  • Douleur abdominale sévère qui ne cède pas au traitement.
  • Nausées ou vomissements sévères qui empêchent de prendre les médicaments et les apports hydriques.
  • Fièvre, frissons et brûlures mictionnelles avec douleur abdominale.
  • Présence de sang dans les urines.
  • Arrêt des urines.